Un des multiples facteurs du surpoids serait le déséquilibre du microbiote intestinal. Les probiotiques, en rééquilibrant la flore, pourraient donc aider à mincir.
Que se passe-t-il dans l'intestin des personnes en surpoids ?
Les personnes en surpoids ou obèses ont des populations microbiennes très différentes de celles des personnes minces ; en particulier, elles ont des microbiotes intestinaux beaucoup moins variés avec, notamment, un ratio Firmicutes/Bacteroidetes plus élevé.
Lorsqu’elles perdent du poids, la composition de leur microbiote évolue et se rapproche de celle observée chez les personnes de poids normal.
Mais plus que la composition elle-même, c’est une réduction de la diversité du microbiote intestinal qui pourrait poser problème. En effet, manger trop de calories et en particulier trop de graisses saturées et de graisses oméga-6 déséquilibre le microbiote. Et ce déséquilibre de la flore intestinale augmente la perméabilité de la muqueuse digestive. L'intestin devient poreux, il laisse passer des substances qu’il devrait stopper en réalité, à commencer par des bactéries du tube digestif.
Un déséquilibre dans l’écosystème microbien intestinal, en augmentant la perméabilité intestinale favorise ainsi une inflammation systémique chronique, un état inflammatoire diffus dans l’organisme, qui évolue à bas bruit. Il s’agit d’une sorte de bruit de fond permanent à peine perceptible, qui ne provoque pas ou peu de symptômes sur le moment, mais qui en déclenche à long terme.
Au niveau du tissu adipeux, cette inflammation entraîne une résistance à l’insuline et à la leptine.
La leptine, c’est l’hormone de la satiété. Elle est sécrétée par les cellules du tissu graisseux, les adipocytes. Elle régule la prise alimentaire (l’appétit) et la dépense énergétique. Le taux de leptine dans le sang est intimement corrélé avec le pourcentage de graisse corporelle. Les taux les plus élevés se retrouvent chez les personnes obèses.
L’une des pistes de traitement de l’obésité aujourd’hui consiste donc à modifier le microbiote intestinal des personnes en surpoids de façon à ce qu’elles retrouvent une diversité bactérienne normale, c’est-à-dire une flore proche (en quantité et en qualité) de celle des personnes de poids normal. Comment y parvenir ? En modifiant son alimentation et par la prise de probiotiques et prébiotiques.
Ce que disent les études
D’après une étude de l’université de Laval et du centre de recherche Nestlé de Lausanne, une souche de probiotiques favoriserait la perte de poids de femmes obèses.
Les chercheurs ont aussi relevé une baisse du niveau de leptine, une hormone contrôlant l’appétit, et des quantités plus faibles de bactéries intestinales liées à l’obésité.
Les observations soutiennent l’hypothèse que l’axe cerveau-intestin a un impact sur le contrôle de l’appétit et d’autres paramètres impliqués dans le contrôle de l’obésité.
Résultats : les personnes qui ont pris une supplémentation en probiotiques sur une période courte (3 à 12 semaines) présentent une diminution du poids corporel, de l’indice de masse corporelle et du pourcentage de graisses significativement plus importante que celles qui n’en ont pas pris pas.
En pratique : comment utiliser les probiotiques pour mincir ?
Il faut se procurer des Lactobacilles et/ou bifidobactéries en quantité variable selon la souche utilisée, mais toujours supérieure à 1 milliard (109) d’UFC par jour par probiotique jusqu’à 20 milliards pour la totalité des souches.
La durée de la prise souhaitable est d’au moins 8 semaines. Les souches les plus utilisées dans les études sont :
Lactobacillus rhamnosus,
Lactobacillus gasseri,
Lactobacillus acidophilus,
Lactobacillus casei,
Lactobacillus lactis,
Bifidobacterium bifidum,
Bifidobacterium lactis.
On peut y associer des prébiotiques (inuline) : de 5 à 15 g par jour, en cures de 3 mois. Attention au risque d’inconfort intestinal.
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